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Prendre la vie comme un jeu c’est très épanouissant. Ah bon ? Oui, car le jeu fait partie de tout apprentissage. Si vous espérez faire apprendre durablement quelque chose à quelqu’un, tout comme à vous même, la case jeu est primordiale. Pourquoi ? Parce que depuis votre naissance tout passe par l’expérimentation et le jeu.
C’est pas du jeu, d’abord ! tu fais rien qu’à tricher…
Une certaine catégorie de personnes mettent en avant que les jeux vidéo sont une calamité, une perte de temps, un truc pour désœuvrés, genre les paumés de notre époque, les jeunes sans projets de vie. Pour ces personnes là, celles qui portent ce type de jugement, la vie est quelque chose de sérieux. On ne joue pas. Prendre la vie comme un jeu n’est pas du tout sérieux ! ça ne se fait pas ! D’ailleurs c’est dit dès le départ, dès les bancs de l’école. Le jeu c’est uniquement de telle heure à telle heure, dans la cour de récréation, point barre.
Pourtant le jeu a fait partie de notre vie à tous depuis notre naissance, parce que oui, pour apprendre à marcher il nous a d’abord fallu apprendre à tenir notre équilibre. Ensuite nous nous sommes tous évertués à jouer aux grands que nous avions continuellement sous nos yeux (que ce soit en vrai, à la télé, dans des livres ou des jeux vidéos), nous avons joué au papa et à la maman, aux courses de voitures, aux marchands, au médecin, etc… avant de nous lancer dans ce qui est couramment nommé : la vraie vie. Alors, cap ou pas cap ? Parce que oui, prendre la vie comme jeu, eh bien nous le faisons depuis toujours lorsque personne ne vient nous entraver avec une rigueur toute culturelle, loin du rythme du vivant.
Les mêmes personnes disent en général que les jeux vidéos ce n’est pas comme les jeux d’antan, ceux des cours de récréation justement. Comme les parties de cache-cache, de cache tampon (pour ceux qui auraient connu), de chat perché, de corde à sauter, d’élastique, de billes, de ballon, de balle au prisonnier, etc… Que les jeux vidéo n’exercent plus à rien, ne font plus jouer les enfants les uns avec les autres, qu’ils exacerbent l’individualité au détriment de la communauté (à moins que ce ne soit l’individualisme au détriment du communautarisme ?) quand on ne sait pas ce que c’est que l’individuation (ce moment où l’on devient un être complet relié au vivant et à l’ensemble de l’univers), cette étape indispensable avant de prétendre être utile à une quelconque communauté.
Pourtant, si une personne, ici un enfant, décide de jouer à un jeu vidéo, il ne va pas choisir un jeu qui l’ennuie. Non. Il va aller vers un jeu dans lequel il aime passer du temps. Un jeu dans lequel il va aller jusqu’au bout de l’aventure, que ce soit de construire des maisons, un village, une ville, mener une enquête, mener une guerre, faire une course de voitures, abattre des représentants des forces de l’ordre, dézinguer des zombies ou nourrir un pseudo animal de compagnie ! et j’en passe…
Au travers de ce jeu il va exprimer, faire sortir de lui sa rage ou sa colère, son désir de construction ou de découverte, bref, un moyen comme un autre de poursuivre son évolution d’être humain.
A une époque où le parcours initiatique issu des traditions et de la Tradition semble avoir déserté de nos vies dites civilisées et développées, le jeu prend soudain une dimension inattendue lorsque l’on se penche deux minutes sur lui, sur son rôle, sur sa raison d’être.
Prendre la vie comme un jeu, mais à quel jeu jouez-vous ?
Le ni vu ni connu je t’embrouille
Moi je ne joue pas, je n’ai pas que ça à faire, disent certains, alors ils bossent. Ils s’enferment du matin au soir dans un jeu qui n’en est pas un et qui pourtant y ressemble étrangement. C’est celui du ni vu ni connu je t’embrouille, et je t’attrape ! C’est le cache-cache préféré des adultes, enfin de ceux qui se prétendent adultes. C’est que c’est très sérieux ça ! comme jeu. Faut pas tricher. Pas de faux semblants s’il vous plaît. Enfin c’est ce qui se dit…
D’ailleurs la vie c’est pas un jeu, faut être inconscient pour penser une chose pareille. Va dire ça aux victimes de guerres et autres atrocités, ils ne jouent pas ceux là, ils subissent. Sauf que même au milieu de la pire des situations, le jeu continue sa route. Il y a ceux qui se sentent terrassés et ceux qui poursuivent leur chemin cahin caha ou la tête haute.
Les adeptes de la roulette russe (ou tout autre jeu dit macabre) sont légions, qu’il s’agisse au bout du compte de “sauver” des populations de la famine et de la guerre et accessoirement gagner un prix nobel de chimie pour des travaux sur la synthèse de l’ammoniac, synthèse importante pour la fabrication d’engrais et d’explosifs (l’allemand Fritz Haber en 1918, le « père de l’arme chimique » pour ses travaux sur le dichlore et d’autres gaz toxiques largement utilisés pendant la Première Guerre mondiale).
L’aventurier de la vie
Savoir jouer avec ce qui se présente c’est le lot de ceux qui savent s’extasier de tout, de ceux qui trouvent le moyen de jouer avec un bout de papier, une boite en carton, ou juste avec leur voix, en fait, avec n’importe quoi. C’est le lot de ceux qui savent encore reconnaître le merveilleux. C’est le lot de ceux qui ont gardés leur âme d’enfant, celui que j’appelle le lutin intérieur. C’est le lot de ceux qui laissent aller leur imagination s’exprimer et qui dans la foulée savent faire la distinction entre l’idée et la pensée.
Jouer en lisant, en écrivant, en parlant, en filmant, en faisant des jeux de société, en faisant des jeux vidéos, en faisant des jeux de rôles, en marchant, en vivant !
Le maître du jeu (un peu comme dans les jeux de rôles)
Il y a les personnes n’aimant pas jouer aux mêmes jeux que la plupart de leurs congénères. Par exemple faire la fête c’est pas leur truc, du tout, ça les barbe, rien que l’idée, ça leur donne comme des poussées d’urticaire. C’est physique, il n’y a rien à faire. Par contre, leur grand jeu, à ces personnes-là, c’est de les organiser, les fêtes. Mettre tout en place pour que les autres s’amusent, pour que les autres jouent (je fais partie de ce type de personnes, à une époque j’ai été présidente d’un comité des fêtes, et ce pendant plusieurs années, j’organisais les fêtes d’un village de 250 habitants, en pleine campagne normande), voilà qui les fait triper, qui leur fait prendre leur pied.
Il y a ceux qui dénigrent les jeux, et qui jouent donc en permanence sans le savoir. Il y a ceux qui veulent jouer et qui jouent donc sans hésitation, avec joie, et dans ce lot là il y a aussi ceux qui jouent en faisant jouer les autres.
Tout est une question d’équilibre, à chacun de s’y retrouver.
Odile
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