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Polyamour danger, comment il est possible de se cacher derrière le polyamour quand on est un polyamoureux revendiqué. Se cacher derrière cette approche si libre et soi-disant pleine d’amour, alors que l’on a soi-même très peur de l’amour. Quand cette idée d’aimer sans pouvoir contrôler la chose est perçue comme une perte de liberté. Explications…
Nous entendons souvent parler de la peur des gens face au polyamour. Moi, je vais vous parler d’un paradoxe. Celui de la peur de l’amour, de la peur d’aimer sincèrement, d’un polyamoureux. D’un polyamoureux qui se cache peut-être bien derrière le polyamour, pour se leurrer lui-même…
Nous abandonnons d’office, quand la peur d’être abandonné nous taraude
Peur de l’abandon, cet homme dont je parle dans mon podcast, m’a rabâché un nombre de fois incalculable des mots du style : « si tu n’en a pas encore marre de moi » ou « quand tu en auras assez de moi », etc. Donc il a passé une grande partie de son temps à mettre en place le fait que j’allais en avoir marre de lui !
Une façon de prendre les devants pour éviter de souffrir par la suite, d’être déçu par la suite, sait-on jamais ce que l’avenir nous réserve.
Oui mais, sauf que, c’est le meilleur moyen de faire venir à soi ce que nous ne voulions surtout pas !
C’est une manière tout ce qu’il y a de typique, en développement personnel (entre autre), d’attirer « le diable » comme disait ma mère lorsque j’étais gamine et qu’elle me donnait en exemple ces membres de notre famille qui attiraient toujours à eux des situations catastrophiques. Ils attiraient irrémédiablement à eux tout ce qu’ils ne voulaient surtout pas ! Ils y pensaient tellement… Ils ne pensaient quasi qu’à ça ? Peut-être, je ne saurais le dire précisément… Mais oui, ils en parlaient beaucoup. Et donc oui, ils attiraient à eux ce qu’ils véhiculaient intérieurement.
C’est toujours le même refrain, l’univers ne connait pas la négation. Alors l’univers envoie, par le biais des synchronicités, ce qui est si souvent demandé, ce qui est inlassablement répété, CE QUI VIBRE DU DEDANS, en positif comme en négatif. Pour l’univers, tout ça c’est kif kif bourricot. Puisque, encore et toujours, tout est une histoire de vibrations, tout est énergie en mouvement.
Donc, si verbalement nous disons que nous voulons aimer, que nous aimons ! et qu’en même temps, intérieurement, nous vibrons « j’ai une trouille bleue de l’amour » ! Nous allons nous retrouver avec d’autres personnes, avec le même style de vibration…
D’autre part, encore une autre approche, c’est une mère ou un père qui répète à son enfant qu’il a menti, qu’il ne dit pas la vérité. Alors que ce dernier dit bien la vérité ! Mais à force d’entendre qu’il ment, il finit par faire ce qui lui est demandé. Il finit par mentir puisque c’est ce que ses parents « attendent de lui »…
Là, c’est le reflet de la peur des parents de ne pas pouvoir maitriser leur enfant. C’est leur peur et leur manque de confiance en leur progéniture et en eux-mêmes qui s’exprime. Et leur enfant, pour coller à cette image qui lui est imposée (dans tous les sens du terme), se met à mentir.
Et des exemples comme ça il y en a à la pelle !
Et c’est ce qui se passe avec cet homme, ce polyamoureux qui rabâche « quand tu en auras assez de moi ». Il met tout en place pour se faire plaquer en deux temps trois mouvements. Il s’assure à l’avance, pour ne pas être déçu, que de toute façon il a raison. Donc il abandonne d’office dès le départ, lui qui aimerait tellement vivre un amour, tout en s’obstinant à faire que l’amour en question, foire.
La vie est toujours et encore une question de choix, en toute responsabilité. Du coup, quels sont vos choix ? Que voulez-vous ? Que voulez-vous vivre ? Que vibrez-vous ?!!!
Peur de reproduire un schéma, peur aussi de faire souffrir quelqu’un d’autre, peut-être… Mais au bout du compte, peu importe la raison, c’est la peur qui mène la danse dans cette fuite devant le fait d’aimer, devant l’amour lorsqu’il est présent. (voir le tome 6 du recueil de Folle autonomie, un tome spécial sur la peur)
Polyamour danger, quand, dans ce triangle amoureux, la deuxième femme a une peur bleue… de l’abandon !
Ça, c’est la cerise sur le gâteau, comme on dit. C’est le détail de plus qui enfonce le clou. Des fois qu’on n’aurait pas bien compris ce qui se trame dans toute cette affaire.
Je pourrais aussi dire que « les chats ne font pas des chiens » (ma traduction un brin détournée : les chats ne vibrent pas comme les chiens, donc les chats attirent d’autres chats… ^^), il y a tellement de phrases comme ça, dans le langage populaire. Des phrases qui mettent en lumière ce que nous ne voulons pas toujours bien voir.
Alors oui ! L’autre femme de ce polyamoureux, d’où mon appellation de polyamour danger, vibre exactement de la même façon que cet homme et que… moi-même ! Evidemment… Ça vous étonne ? Moi, je finis par en rire tant ça me saute violemment à la figure, cette évidence si énorme, qu’elle me bouchait la vue.
Parfois, il nous faut prendre un sacré recul (par exemple une pause) pour y voir clair. Comme lorsque nous avançons la tête dans le guidon jusqu’au moment du grand crash.
Ah tu ne veux pas voir ! Bouge pas, se dit la vie, moi je vais te mettre au parfum, ça ne va pas trainer…
Polyamour danger : veiller à rester en cohérence avec soi-même
Dans la deuxième partie de mon podcast (ci-dessus), j’ai parlé de l’ego polyamoureux. Une présentation du costume (l’ego) que porte le polyamoureux lorsqu’il décide un jour que c’est ce qu’il veut vivre, que c’est ce qui lui convient (comme il y a nombre de costumes à la disposition de chacun, nombre d’egos à enfiler selon les circonstances). C’est ce qui fait sens pour lui (que l’on soit un homme ou une femme, peu importe).
Mais dans tout cela, il y a un autre piège à éviter, c’est lorsque l’un des deux « polyamoureux » cherche à se mettre au diapason de l’autre, pour faire fonctionner la relation. Relation qui sinon, sans cet effort-là, n’existerait pas, faute d’entente entre les deux personnes. Serait-ce dû à un ego du genre ‘sauveur’ ? Hmmm… peut-être bien, pour ne pas dire qu’il y a de fortes chances… (j’en ris, rien qu’en prenant conscience de ça en écrivant ces lignes)
D’où l’importance de rester en cohérence avec soi-même… (c’est pareil pour toute relation d’ailleurs ! polyamoureux ou pas) parce que les jeux sont innombrables !
Alors, verdict, quitte ou double ? hmmm ?
De la liberté d’Etre
C’est dans l’autre que je vais trouver ce qui est dans mon inconscient, puisque nous sommes, dans nos relations humaines, le miroir de l’autre. Et donc ici, dans cette histoire de polyamoureux qui a peur d’aimer, dans cette histoire d’homme qui confond amour et perte de liberté, il y a aussi ma propre peur d’aimer et ma propre peur de perdre ma liberté (et idem pour l’autre femme de ce triangle amoureux). Tout cela en rapport avec ce que je disais plus haut : nous abandonnons d’office quand la peur de l’abandon nous taraude… inconsciemment.
Donc, tout est un jeu entre le polyamoureux et ses peurs, et son ou sa/ses partenaire(s) et ses peurs rendues conscientes par effet miroir. Des choses que nous refoulons, des choses que nous ne voulons pas voir, s’expriment à nous par le biais de l’autre avec qui nous sommes en relation.
Ce que nous reprochons aux autres est dans notre inconscient. C’est ce que disait Hermann Hesse dans son livre, Demian : « Quant nous haïssons un homme, nous haïssons dans son image quelque chose qui réside en nous. Ce que nous ne portons pas en nous, ne peut nous toucher. »
Oui, ce qui nous touche est ce que nous portons en nous-mêmes. Ce que nous ne portons pas au plus profond de nous, donc dans notre inconscient, ne nous touche pas. Et ceci est valable pour tous les sentiments que nous pouvons ressentir violemment face à une personne. Et oui, c’est particulièrement désagréable. C’est une remise en question complète de soi. C’est faire ressortir de nos abysses nos zones d’ombre. C’est épuisant. Et ! Si nous œuvrons consciemment là-dessus, c’est libérateur, cela nous fait grandir.
Mais il faut du temps… Il faut savoir prendre le temps…
Sortir de la dualité, bien/mal, ombre/lumière…
Peu importe notre âge, tout ce qui précède dans cet article est valable. Et, ce que je vois maintenant, c’est qu’il y a encore un autre enjeux, un autre défi, l’air de rien. C’est d’arriver à s’extirper de cette notion d’ombre et de lumière, comme de bien et de mal, à savoir cette vision duale typique de notre monde de la 3e dimension.
Nous avons à passer dans la vision multiple, et donc sortir de la dualité, en intégrant toutes nos zones.
Voilà, pour conclure, ce que j’ai découvert qui se tramait derrière cette appellation de polyamour danger. Soit un jeu subtil, et aux conséquences essentielles pour chacun, entre les partenaires. Un jeu qui, en fonction des vibrations des uns et des autres, fait plus ou moins tourner en bourrique avant le grand bond en avant ! (à l’image du pendu, dans le tarot, qui doit se retrouver figé dans une position inconfortable, pour regarder sous un autre angle et enfin saisir d’autres possibles) A savoir, une nouvelle vie pouvant s’offrir à chacun.
Et enfin, vous savez ce que j’ai ressenti lorsque j’ai pris conscience de tout ça, de tout ce qui précède ? J’ai ressenti une immense bouffée d’amour pour nous trois, pour notre triangle amoureux, ainsi que pour tous ceux qui se retrouvent avec la peur d’aimer, ceux qui confondent amour et liberté, ceux qui ont peur de l’abandon et qui fuient dans la foulée, pour ne pas être abandonné et donc, ne pas en « souffrir encore une fois »… Une énorme bouffée d’amour pour tous ceux-là.
Odile
Polyamour danger, pour aller plus loin, pour en savoir plus :