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Ile paradisiaque… S’il y a bien un cliché, une norme, qui ressort sur chaque site où je vais pour mes affaires en ligne, ou sur chaque groupe facebook traitant de l’affaire en question, ou tout simplement dans l’esprit de nombre de personne, une majorité sans doute, s’il y a bien un cliché qui ressort dès qu’il est question d’argent et du confort que la fortune peut offrir dans l’imagerie populaire, c’est celui de l’île paradisiaque avec sa plage et sa mer bleu turquoise.
C’est cette image qui apparaît d’office, ou de la plage avec cocotiers, ou encore d’un étalon accompagné de sa bimbo sur une île paradisiaque un verre de cocktail à la main, quand ce n’est pas de la super voiture rouge dont je tairais le nom, ou d’une autre superbe voiture flambant neuve, voir d’un yacht, le tout toujours sur notre île paradisiaque. Mais comment définir réellement la nôtre, celle qui nous convient au plus profond, en dehors de toute idée préconçue ?
Île paradisiaque en 3 questions
- Pourquoi chercher à partir ailleurs, au loin ?
Par pure curiosité ? Pour votre apprentissage ? Pour écrire et/ou tourner un documentaire ? Parce que là où vous vivez vous étouffez ? Parce que vous avez besoin de souffler un peu dans votre quotidien, besoin de vacances ? Pour rejoindre des amis ? Pour faire comme tout le monde une fois la période des vacances venues ? Pour frimer devant vos collègues, à votre retour ? Pour vous donner l’impression d’exister ?
- Pourriez-vous atteindre ce qui vous tient à cœur, ce que vous voulez sans partir au loin ?
Répondez bien en fonction des réponses précédentes. Posez-vous sincèrement la question et prenez bien le temps de la réflexion avant de répondre.
- Quelle sensation éprouvez-vous physiquement à chacune de vos réponses ?
Des frissons de bien-être ? de plaisir ? Des larmes de joie coulent-elles d’un seul coup ? Votre gorge se serre-t-elle au fur et à mesure de vos réponses ? Vous sentez-vous las ? La colère monte-t-elle ? Etes-vous paisible ?
Les sensations physiques sont les réponses de notre corps, elles sont essentielles, elles ne trichent pas avec le “qu’en dira-t-on”, ni avec les cogitations incessantes, types excuses diverses et variées que nous pourrions nous trouver, et ce dans n’importe quel domaine.
Personnellement je n’ai rien contre les îles paradisiaques (d’ailleurs peut-être un jour déciderais-je de partir pour la Polynésie française tellement je serais exaspérée par tout ce qui est impôts sur le continent ! qui sait), non, c’est juste que, physiquement, elles ne correspondent pas à mes rêves les plus fous, tout comme les voitures luxueuses – voir à ce propos mon rêve réalisé : Vivre sans voiture en pleine campagne – ou le yacht, et je ne parle même pas de l’étalon en guise de trophée, oui parce que la bimbo c’est pas ma tasse de thé. Non, tout cela ne m’est rien. Moi ce qui me fait vibrer, ce qui signifie opulence dans mes choix de vie, et donc ce qui correspondrait à mon île paradisiaque, ce serait plutôt de pouvoir sillonner les routes à la manière d’une Alexandra David Néel dans sa parisienne à Lhassa, donc sans avoir à me soucier des histoires d’argent. Ce qui me fait vibrer ce n’est pas de m’afficher avec des vêtements de grands couturiers, mais de porter ceux que je créé, ceux que je fais moi-même (donc pouvoir m’offrir les tissus, les laines et autres matières qui me plaisent). Ce qui me fait vibrer c’est d’arriver à incarner pleinement celle que je suis, ce n’est pas forcément de partir à l’autre bout de la planète, c’est de savourer le cadre qui est le mien, celui où j’ai choisi de m’installer, de me poser, et lorsque je parle de cadre, comprendre aussi par là le cadre qu’est notre enveloppe charnelle tout comme le cadre environnant de notre lieu d’habitation.
Comprendre le merveilleux en soi, le là où je suis maintenant
Cette idée du “c’est mieux chez le voisin”, l’île paradisiaque en étant un exemple frappant, donc le “c’est mieux ailleurs qu’où je suis” montre à quel point le genre humain se court après lui-même. Par le passé j’ai aussi longtemps fonctionné de cette façon, il m’est arrivé d’idéaliser la vie de certaines personnes autour de moi au cours de ma jeunesse. Le lien avec des personnes inspirantes est d’ailleurs ici ténu, car cela veut bien dire que ces modèles, ces personnes, ces idées ou ces lieux sont nécessaire à toute éclosion, encore faut-il éviter de tomber dans le piège de l’insatisfaction permanente qui fait courir du matin au soir, année après année, l’usure gagnant parfois du terrain – lorsque cette course est plus provoquée par des stimulis extérieurs que par un choix intime en alignement avec nous-même, car au final nos choix sont de notre responsabilité – pour trouver au bout du compte des personnes blasées de tout, des personnes aigries.
Chacun d’entre nous est unique, chacun d’entre nous a son trésor intérieur, son précieux à ne pas perdre, et ce même si pour d’autres cela sous entend d’être un peu trop centré sur soi-même, car c’est un passage obligé, une sorte de rituel dans un parcours de vie, dans le cheminement de celui qui veut devenir un être complet, une personne équilibrée, quelqu’un de bien dans sa peau bien dans sa tête, où qu’elle se trouve, dans n’importe quelle circonstance, au milieu de la foule, du brouhaha (des médias par le biais des “nouvelles”, comme des gens), du vacarme habituel des villes ou de personnes ne sachant pas vivre autrement (télé, radio, musique permanente, etc.), devant des scènes plus ou moins violentes ou pas.
Mon île paradisiaque est au plus profond de moi, elle est dans mon for intérieur !
A une époque où les voyages sont plus que jamais vantés – les voyages forment la jeunesse, il faut voyager pour s’ouvrir à d’autres cultures, à d’autres façons de penser, etc. -, où il devient presque inconcevable (pour beaucoup) de ne pas voyager, où il est vrai que les moyens de transports n’ont jamais été aussi faciles, aussi accessibles pour les humains que nous sommes, il peut sembler loufoque de mettre en avant l’inverse, de mettre en avant la retraite au fond de soi. Comme si l’autonomie d’une personne devait encore et toujours se situer en dehors d’elle, loin d’elle, pour ne pas dire à côté de ses pompes (oui je sais, nous sommes sur folle autonomie, et c’est là qu’il est primordial de garder son ancrage intact, pour éviter de disparaître dans la folie totale, à savoir la perte de soi et donc aussi la perte de notre autonomie dans le monde où nous vivons, et là, nous jouons à l’équilibriste).
Alors, un autre défi de taille se profile à l’horizon, réussir à garder cet ancrage de la véritable île paradisiaque en toute circonstance, de ce trésor qui est mien, peu importe où je suis, et à ce niveau là, j’ai encore du travail. Comme disent maintenant les enseignants dans les écoles, c’est “en voie d’acquisition”. Donc foin de tous ces miroirs aux alouettes, concentration intense sur l’important, focus sur l’essentiel ! mon île paradisiaque est en moi et nulle part ailleurs.
Odile
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