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Comment sortir de la victimisation ambiante, qu’est-ce à dire ? Que notre époque est celle des larmoyants, des pleureuses, des éternelles victimes de tout, à tout moment, à tout propos. Il suffit, pour s’en apercevoir, d’observer nos médias et nos congénères. Chacun, peu importe le sujet traité, est la victime d’un autre , le vilain pourfendeur de nos droits, de notre liberté, de nos acquis (sociaux, financiers ou autres), etc., c’est sans fin. A ce propos, l’exemple du monde du travail, et ce que nous en attendons le plus souvent, est éclairant.
Un petit tour d’horizon au niveau professionnel avant de savoir comment sortir de la victimisation…
Pour trouver notre place au niveau professionnel, soit nous travaillons pour quelqu’un, soit nous nous mettons à notre compte et donc travaillons pour nous-mêmes. Lorsque nous choisissons d’être salarié, nous le faisons pour trouver une certaine sécurité et la tranquillité d’esprit qui va avec, à la base, dans nos rêves, c’est ça. Lorsque nous choisissons d’être à notre compte, nous n’avons pas la sécurité ni la tranquillité d’esprit qui va avec le fait d’être à son compte, non, mais nous avons la liberté de choisir notre activité (et les clients qui vont bien avec), la liberté de choisir nos horaires. Et rien que ça, ça devrait être un sacré premier pas vers comment sortir de la victimisation ambiante. Et pourtant…
Lorsque nous avons choisi le fait d’être salarié, nous pouvons rapidement penser que ce que nous faisons n’a aucun sens (tâches trop mécaniques, un salarié peut en remplacer un autre en un claquement de doigts). En tant que salariés, nous avons vite fait de penser que nous ne sommes pas suffisamment bien rémunéré pour tout le travail que nous fournissons, que les employeurs sont des voleurs et que notre chef est un pachyderme sans cervelle. Parfois nous poussons la logique jusque dans ses retranchements, nous nous syndiquons (sécurité de l’emploi, allègement des heures de travail, défenses de nos intérêts personnels), sous prétexte de servir l’intérêt collectif.
La plupart du temps, les syndiqués ne se rendent pas compte combien ils s’emprisonnent eux-mêmes dans un mode de pensée sclérosant. Susceptibles et ne supportant pas la critique et donc la remise en question, ils répondent qu’il faut bien défendre la population, la veuve et l’orphelin, contre les vilains affreux pas beaux capitalistes qui sont tout puissants !
Lorsque nous choisissons d’être à notre compte, nous avons vite fait de penser que nous manquons de soutien. Nous nous sentons souvent seuls, voir abandonnés, tout en considérant d’un œil morose chaque mesure anti-libérale prise par un État liberticide et aux abois financièrement (c’est la crise !). Lorsque nous choisissons d’être à notre compte, nous avons vite fait de penser que la prise de risque qui va avec la création d’entreprise devrait être reconnue et donc récompensée à sa juste valeur, que nous devrions être encouragés au lieu d’être dépouillé par des fonctionnaires qui ne comprennent rien de ce que nous vivons et dont le rôle est de maintenir en vie un État devenu monstre, un État alimentant des gens comme eux et uniquement comme eux.
Certains poussent la logique à son extrême et se rebellent (évasion fiscale, travail au noir, fraude fiscale). La plupart du temps ces personnes ne réalisent pas que sous le prétexte de lutter pour des valeurs et des idéaux, ils se mettent en fait dans des situations illégales qui finissent par détruire leur réputation, leurs finances, voir leur liberté physique en passant par la case prison qui ne rapporte pas 20 000…
Le salarié syndiqué et l’indépendant révolté ont un point en commun, ils se considèrent tous deux comme des victimes, ils entrent de plein pied dans cette norme de la victimisation. pour le coup, ils ne sont pas du tout dans le comment sortir de la victimisation, ils sont tous deux de plein pieds dans cette victimisation ambiante.Ils sont en fait des frères jumeaux qui s’ignorent, ils sont aux deux extrémités de la même corde, chacun tirant à son tour sur son bout de corde comme dans les jeux des fêtes de villages.
Alors, comment sortir de la victimisation ?
Le problème, avec la victimisation, c’est qu’elle n’aide pas à avancer, c’est même plutôt un handicap. Oui, le salarié syndiqué ne se fatigue pas, il est souvent payé à ne rien faire, et personne ne peut le remettre à sa place comme il se doit sous peine d’être condamné pour harcèlement. Son objectif est atteint, sécurité maximale et effort minimum. Mais le salarié syndiqué est-il vraiment heureux ? Car enfin, il passe le plus souvent son temps à se plaindre, les émotions négatives sont son pain quotidien. Les signes de son épanouissement et de sa joie de vivre ne sautent pas vraiment aux yeux.
Le problème du salarié syndiqué c’est qu’il n’apprend plus rien. Pour lui, chaque jour qui passe est le même que le précédent. Comment pourrait-il en être autrement puisqu’il c’est lui-même construit un univers répétitif et mécanique ! Pire,il ne dirige même plus sa propre vie puisqu’il ne se construit pas par rapport à ce qu’il est au plus profond de lui-même, mais uniquement en opposition à ceux qui l’entourent et à ce qu’il vit (c’est toute la différence entre les réactifs et les pro-actifs).
Oui l’indépendant révolté gagne plus d’argent, il a le sentiment d’être mieux récompensé de ses efforts et fait la nique à la population de fonctionnaires. Mais en y regardant de plus près on constate que l’indépendant révolté n’est pas paisible, qu’il se sent anxieux d’être en dehors des clous, et l’homme libre et honnête qui sommeille encore en lui se demande s’il ne vit pas en désaccord avec ses propres valeurs. Il n’est pas aligné avec lui-même, avec son moi profond, et cela le ronge au quotidien. Le problème de l’indépendant révolté c’est qu’il s’est lancé sur le chemin de sa liberté personnelle et financière, mais qu’il s’est perdu en cours de route, il ne comprend pas encore que c’est son besoin de reconnaissance qui l’empêche de se sentir libre (et non pas l’État et sa fiscalité).
La plupart du temps, les gens qui se sentent frustrés par leur situation de vie ne comprennent pas qu’ils en sont les premiers responsables, et que dans la vie rien n’est immuable.
Vous êtes salariés et vous vous sentez exploité ? Mettez-vous à votre compte. Vous êtes indépendant et vous vous sentez matraqué par la fiscalité ? Déménagez dans un pays où la fiscalité vous semble plus accueillante. A chacune de vos insatisfactions, tentez de voir ce qui se passe de l’autre côté de la barrière. Changez de point de vue. Regardez les choses par un autre bout de la lorgnette.
Lorsque votre situation de vie ne vous satisfait plus, ce n’est ni la faute de votre employeur, ni la faute du gouvernement, sortez de cette norme de la victimisation, cette responsabilité est vôtre. Voilà, comment sortir de la victimisation ambiante et prendre sa vie en main.
Odile
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