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Comment remonter la pente quand on est au fond du gouffre ? C’est ce que je vous détaille au travers de mon expérience personnelle, comment j’ai changé de vie, quel a été mon déclic !
Cet article s’inscrit dans l’événement inter-blogueurs « J’ai changé de vie : le déclic !» organisé par Stéphanie, du blog L’épicurienne autonome. Blog dont je vous recommande d’ailleurs au passage l’article Comment financer la réalisation d’un rêve ?
Alors, comment remonter la pente quand on est au fond du gouffre ? Eh bien oui, aussi curieux que cela puisse paraître à certains, il faut d’abord et avant tout se plonger au plus profond de ce gouffre pour arriver à y voir clair. Pourquoi ? Parce que l’instinct, notre instinct animal est ainsi fait qu’en cas de danger réel, tout en nous se met en place pour nous faire sortir au plus vite de cette impasse. Impasse qui pourrait bien nous coûter la vie…
C’est le principe même de notre capacité d’adaptation qui se met ici en branle. Tout est toujours en mouvement, c’est par exemple, dans le tarot, l’image de la roue de fortune qui vient nous faire un clin d’œil pour nous le montrer visuellement.
Etape 1 : Noir c’est noir, il n’y a plus d’espoir
J’ai passé les trente premières années de ma vie sur Paris et sa banlieue. Pourtant, depuis toute petite, je rêvais d’une grande maison avec un jardin. Je rêvais d’espace et de verdure alors que j’étais confinée (et oui, déjà !) dans de petits appartements ou dans des chambres de bonne, sous les toits d’un immeuble Parisien.
Mais j’étais aussi confinée dans ma tête, et ça je ne le savais pas encore…
J’ai touché le fond du fond lorsque je me traînais du matin au soir, lorsque je me noyais sous les tâches de la parfaite ménagère, celles de la mère au foyer, celles de la mère de trois enfants (dont deux en bas âge). Vous savez, cette mère qui « n’a que ça à faire, de se lamenter sur son sort » pendant que les autres, bah les autres ils travaillent ! Les autres ils sont utiles à la société ! tandis que moi…
A quoi je servais, moi ?
Et ça, pour le coup, c’est la grande question. C’est celle qui fait que si nous ne trouvons pas de réponse, si nous ne trouvons pas la nôtre ! de réponse, alors nous coulons lentement mais sûrement. Nous plongeons dans le noir c’est noir, il n’y a plus d’espoir…
Etape 2 : toucher le fond pour remonter à la surface
Trouver sa source, son puits de lumière intérieur
Regardez par exemple ces personnes qui ont survécu aux horreurs de la guerre ou qui ont survécu à un grave accident, ou qui ont perdu tous les membres de leur famille et qui pourtant sont des boute-en-train permanents. Comment font-elles ?
Elles qui sont devenues des personnes de lumière et jettent leurs rayons sur ceux et celles qui les approchent. Comment font-elles ?!!
Parler et être écouté
Personnellement, j’ai parlé avec l’un de mes proches. Je lui ai déballé ce que j’avais sur le cœur, mon malaise. Parler est primordial, il nous faut une oreille attentive, une oreille témoin de ce qui nous arrive, pour pouvoir ensuite passer à autre chose. Enfin ça c’est le point de départ. Parce qu’à ce stade là, bien des gens parlent sans cesse à plein de personnes, mais en rabâchant du matin au soir et ce tous les jours de l’année, leurs problèmes, donc en larmoyant à l’infini.
Et curieusement, ça aussi ça fait partie du processus ! Enfin pour certaines personnes (ça a été mon cas pendant longtemps, au cours de mon enfance). Parce que c’est jusqu’à ce que la coupe soit pleine. C’est jusqu’à la nausée. Jusqu’à l’overdose. Jusqu’à ce que ce ne soit plus du tout supportable. Et c’est bien de le faire si on en ressent le besoin ! Parce que c’est de nos expériences de vie que nous pouvons nous grandir, aussi pénibles soient-elles.
Oui mais alors, la limite du supportable, elle se situe où ? Bah ça dépend de chacun…
Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort,
C’est donc à chaque personne de réaliser si elle est au bout du bout, ou si elle a encore du chemin à faire avant d’être obligée de passer à autre chose.
Prendre la mesure des absurdités dans lesquelles on est tombé, et retrouver ce qui fait sens pour soi
- Faire le bilan de sa vie, ça peut parfois permettre de passer à autre chose. Enfin tout dépend de son âge !
- Vouloir faire passer un message à son enfant, par exemple (oui, c’est du vécu), et être obligé de dépasser ses propres problèmes pour être crédible, ça peut être un excellent moyen pour laisser tomber nos vieilles rengaines !
- Décider de s’entourer de personnes qui vont bien et qui vont savoir voir en nous nos qualités et nous les exprimer, nous les mettre sous le nez. C’est hyper important ! enfin ça l’a été pour moi à une autre époque troublée de ma vie.
Devenir un homme ou une femme de lumière
Elles ont trouvé au plus profond d’elles, dans leur noirceur d’un temps, après de nombreuses épreuves, ce feu sacré qui fait que face à toutes les difficultés de la vie, elles ont leur propre source, leur propre puits de lumière. Un puits de lumière qui leur permet d’avancer pendant que d’autres se couchent.
Les épreuves sont nos cadeaux.
C’est dans les pires moments de notre existence que nous pouvons nous révéler à nous-même. Pourquoi ? Parce que nous n’avons pas le choix. Ou plutôt, parce que le choix est extrêmement limité, donc bien plus simple à gérer.
C’est tout l’art d’aller à l’essentiel.
Comment remonter le pente quand on est au fond du gouffre ? En se créant un objectif concret à atteindre
C’est quand mon mari a acheté un terrain (un pré constructible avec absolument rien dessus) en Normandie et que je l’ai vu, que j’ai eu le déclic. J’ai eu soudain cette aptitude à voir une solution, je n’étais plus fermée, je m’ouvrais à un autre possible. C’était ma révélation, celle qu’il me fallait pour sortir de ma noirceur. Là, c’était là. Là, c’était là que je pourrai donner la pleine mesure de qui j’étais. Là, c’était là que je voulais dorénavant aller vivre.
Je savais pertinemment ce que je ne voulais plus. J’avais sous les yeux vers quoi je voulais aller.
Ca a l’air un peu nunuche dit comme ça, pourtant c’était ça.
J’avais enfin un objectif concret avec une certaine envergure, celle digne de mes rêves.
Etape 3 : Comment remonter la pente quand on est au fond du gouffre… En avant pour une nouvelle vie !
Toute création démarre toujours par une image qui se fait dans notre tête. Et toute image qui apparaît dans notre tête veut dire que c’est quelque chose de réalisable, enfin si et uniquement si nous mettons tout en œuvre pour y arriver.
J’avais un objectif concret, quelque chose qui était en moi depuis des années et qui hurlait dans mes oreilles jusqu’à m’en étouffer (ne cherchez même pas comment c’est possible ! nous avons toujours tous un don incroyable pour nous étouffer nous-même en fonction de nos croyances et de nos peurs) parce que je ne faisais rien.
C’est à partir de cet instant que j’ai donné le coup de talon au fond de la piscine dans laquelle je me noyais. C’est à partir de ce moment que j’ai vu que j’allais à nouveau pouvoir respirer au lieu de suffoquer en permanence.
J’avais eu mon déclic. Je sauvais ma peau.
En juillet 1994, nous quittions un grand appartement (avec tout le confort moderne) en banlieue parisienne, pour vivre à cinq (pendant trois ans) dans un abri de jardin de 20m2 qui n’avait même pas l’eau chaude.
Et vous savez quoi ? Ce serait à refaire, je recommencerais !
Odile
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