Comment développer sa curiosité intellectuelle, eh bien rien que le fait de se poser cette question montre à quel point il est nécessaire de déconstruire certains barrages édifiés avec les années. Puis de retrouver des repères, de retrouver son regard de tout petit enfant. Celui qui scrutait tout, s’amusait d’un rien. Tout en équilibrant avec l’adulte que nous sommes devenu. Car, une fois la curiosité intellectuelle développée, cela peut parfois prendre des allures un peu folles lorsque nous ne nous focalisons pas sur un objet bien précis, sur un projet, sur un objectif.
Les petits enfants, que nous avons tous été, sont curieux de tout ce qui les environne, c’est ainsi qu’ils apprennent à marcher, à parler, à utiliser des crayons, des fourchettes, des couteaux, etc. Il est question pour eux de faire comme les grands, d’apprendre à vivre dans le milieu qui est le leur, c’est une curiosité avec un objectif bien précis : intégrer ce monde des adultes qui les entoure.
A contrario, la curiosité intellectuelle, culturelle des adultes est souvent mise en valeur au travers de jeux télévisés (exemple type : Questions pour un champion de Julien Lepers) ou de sociétés (Trivial Pursuit, etc.), mais que peut donc apporter à un être ce besoin souvent compulsif d’entasser au fond de lui tant de données ?
Comment développer sa curiosité intellectuelle : Quel type de curiosité vous mène ?
Parce que tout de même, il y a ce que je pourrais nommer une saine curiosité – l’apprentissage de quelque chose qui nous grandit, nous élève d’une manière ou d’une autre – mais aussi une curiosité déplacée – courir après tous les ragots du village, du voisinage, etc. ; en version moderne avec le voyeurisme des télés réalités -, voir une curiosité maladive ! Le piège étant là, de risquer la dilution quasi totale de la personne que nous sommes dans des préoccupations qui ne sont pas les nôtres.
Alors, être curieux, est-ce vraiment un vilain défaut ? Non, sauf dans certains cas où nous perdons les pédales, où l’équilibre est rompu, où nous n’arrivons plus à canaliser cet élan auquel nous nous sommes livrés et qui nous perd dans des méandres infinis.
Alors, est-ce un signe d’intelligence supérieure que d’accumuler ainsi des connaissances qui au final ne servent qu’à parader en société ? Cela contribue-t-il à votre bien-être, à votre Être, au développement de ce que vous désirez faire de votre vie ? ce besoin obsessionnel d’accumulation de connaissances sans ligne directrice particulière (si ce n’est celle de parader en société). Si la réponse est non c’est donc que l’équilibre est perturbé, pour ne pas dire perdu.
Du paradoxe du bien fondé d’une obsession
Se donner corps et âme, oui, pourvu que l’objectif vous convienne, pourvu que cette obsession dans laquelle vous choisissez consciemment de tomber, vous apporte votre équilibre intérieur, vous mène là où vous le souhaitez.
Il y a une trentaine d’années, passionnée que j’étais par les phénomènes paranormaux et autres sujets ésotériques, je m’abreuvais quotidiennement avec des lectures mettant en avant des témoignages de mort imminente, mort clinique, des histoires de maisons hantées, de rêves prémonitoires, etc…J’étanchais ma soif avec tout ce qui me tombait sous la main, pourvu que cela traite de mon sujet de prédilection du moment. J’en lisais tellement à cette période là, je baignais tellement dans ces livres là, que ma perception des choses se métamorphosait au fur et à mesure. Le temps passant, elle s’affinait dans le sens de mes lectures. Plus je lisais ces livres et plus je faisais de rêves prémonitoires, comme si le simple fait de les lire équivalait à appuyer sur le bouton on, le truc qui mettait la machine en fonctionnement. C’était impressionnant, et ce même si je n’ai pas pris tout de suite conscience du lien entre les deux.
Comment développer sa curiosité intellectuelle : les livres formateurs
Nos lectures – qu’elles soient des romans, des livres de témoignages, des livres historiques, des livres pratiques -, nous transportent dans un monde nouveau à chaque fois. L’auteur bien sûr a son style particulier, style qui est un monde à lui tout seul. Mais en dehors de l’auteur, il y a le sujet traité, et ce sujet EST un monde à découvrir, un monde à part.
Une femme enceinte de son premier enfant va chercher des lectures sur le déroulement de la grossesse et sur l’accouchement, sur l’éducation des enfants. Tout ce qui parlera de près ou de loin du développement des bébés et de la naissance aura ses préférences, et tout le monde trouvera cela normal, logique ! Oui, il faut bien se documenter sur la suite des événements, sur le comment faire une fois le jour J arrivé, et ce même si nous pouvons avoir autour de nous des femmes, des personnes prêtes à déverser sur nous des valises pleines de conseils.
Lorsque nous souhaitons innover en matière culinaire, nous n’hésitons pas à partir à la recherche de nouvelles recettes, quitte à acheter un énième livre de cuisine. “Mais chérie, tu en as déjà plein ta bibliothèque…” M’en fiche ! même pas peur.
Du haut de mes 51 ans au moment où j’écris ces lignes, je crois avoir lu un peu de tout en matière de livres. J’ai le souvenir lointain de quelques livres de ma mère, ouvrages écris par des milliardaires expliquant leur parcours pour faire fortune lorsqu’ils démarraient de peu, quand ce n’était pas de rien. Je ne me souviens plus des titres, mais ce qui revenait et m’avait marqué, c’était cette méthode Coué sur le “chaque nouveau jour je suis plus riche que le précédent” et aussi cette nécessité de mettre un objectif sur une durée avec une somme afférente. Pendant plusieurs mois je m’étais appliquée à suivre ces conseils à la lettre, tous les jours, plusieurs fois par jour ! je me concentrais sur ces phrases fétiches, enfin, jusqu’au moment où j’ai fini par en avoir honte. Je me trouvais ridicule, je pensais croire à des chimères. Moi, un jour à la tête d’une véritable fortune parce que je répétais comme un robot des phrases comme des mantras ? quelle vaste blague ! et pourtant…
Ce qui me manquait à l’époque, c’était un détail essentiel : l’élément ressenti. Qu’est-ce que mon corps me disait ? une telle demande me faisait-elle vibrer ? résonnait-elle chez moi ? C’est ce qui manquait à ma démarche et que j’ai découvert sur le tard. Oui, lorsque je suis en accord avec moi-même, lorsque je suis alignée – comme disent les professionnels du développement personnel -, alors mes demandes sont exaucées, des synchronicités vont dans le sens de ma demande (consciente), à moi de savoir saisir les opportunités proposées au cours du chemin. A moi d’apprendre à me tourner vers les bons livres en fonction de mes demandes, de mes recherches, de mes besoins personnels.
Comment développer sa curiosité intellectuelle ? tout ce que vous absorbez vous façonne
Les livres sont souvent mis en avant pour un nouvel apprentissage, pourtant il en est de même pour les films, les jeux, bref, toutes sortes d’activités, qu’elles soient physiques ou pas. Mais ce qu’il est important de bien comprendre, c’est que quoique vous décidiez d’étudier, d’absorber intellectuellement parlant (et physiquement dans vos actes), c’est que cette chose vous façonnera, elle vous fera voyager sur le même principe qu’avec mon histoire de rêves prémonitoires.
Enfin, pour conclure, certaines personnes pensent que refuser de voyager dans un pays étranger, ou refuser d’aller dans des musées, etc. c’est faire preuve d’un certain manque de curiosité intellectuelle, alors qu’en fait, pour la plupart des gens, c’est juste une façon différente d’être curieux.
Quelques petites questions à se poser avant de chercher à savoir comment développer sa curiosité intellectuelle :
Que savent ces personnes de cette curiosité intellectuelle qui ne s’exporte pas ailleurs?
Que savent ces personnes de cette curiosité intellectuelle qui se pratique au-dedans, en interne?
Que savent ces personnes de la quête de soi sans la dispersion du ailleurs?
Nous sommes tous différents, notre curiosité intellectuelle ne peut pas être stimulée par les mêmes choses, par les mêmes centres d’intérêts, et en cela vous n’avez pas à plier aux diktats de ceux qui vous disent comment secouer votre curiosité (faussement jugée léthargique) si celle-ci réagit à des stimuli différents de la leur.
Odile
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