Arbres et haies le bon équilibre au jardin, que ce soit au niveau protection des vents dominants, isolation des regards (pour garder une certaine intimité si on le souhaite), ainsi que pour le goût de l’esthétisme et la création d’un micro-climat. Tout ça pour le bien-être de ceux qui vivent en ce lieu (règne animal -humain compris – et végétal) et pour maximiser ses chances au niveau récoltes potagères et fruitières à venir…
Arbres et haies le bon équilibre au jardin
Lorsque nous sommes arrivés en Normandie, le terrain possédait très peu d’arbres étant donné qu’il s’agissait d’un pré. Il avait cependant le mérite d’avoir déjà trois haies qui délimitaient une partie de sa surface. Des haies hautes (arbres non taillés) pour celle du fond et celle de droite (sur la photo ci-dessus) et une haie taillée à un mètre de haut pour ce qui est de celle en bordure de route.
Des noisetiers, des merisiers, un chêne, du houx, charmilles, et diverses autres essences…
Des feuillus et des persistants tu placeras avec soin
La première chose que j’ai faite, c’est de stopper net les tailles de la haie en bordure de route. Je voulais une haie haute pour m’isoler à la fois des regards et du vent, et ce même si les vents dominants ne venaient pas de ce côté-là.
La deuxième chose a été de planter et encore planter, en même temps que nous construisions nous même en famille notre maison. Je ne voulais pas d’un terrain qui fasse terrain vague tout ça parce que nous construisions notre maison. De plus je voulais vraiment que la maison et le jardin fassent comme s’ils étaient là depuis toujours ! Et en fin de compte c’est ce que j’ai réussi à faire car les personnes qui viennent dans mes chambres d’hôtes me demandent souvent si la maison est une ancienne grange remise au goût du jour…
Donc l’effet est réussi, arbres, haies, massifs ont grandi en même temps que la maison ce qui leur donne cet aspect ancien, là depuis toujours. Ou autant dire..
Mais plus encore, c’est le choix des essences (et en particulier des persistants) qui donne cette impression ancestrale :
- des buis boules
- une haie basse de buis devant la maison
- des ifs taillés (à côté des buis boules) qui mènent à la maison en passant par une petite allée dans le jardin
- un massif de rhododendrons
- plusieurs rosiers anciens, etc.
Une haie basse de cotonéasters et une autre de berbéris ont été misent en place, ce qui permet d’avoir là aussi de la couleur et du feuillage jusque tard dans la période froide. Donc en plus des persistants que sont les ifs et les buis.
Règle de base : une haie de 2 mètres de haut protège une surface de 20 mètres de terrain
Quand j’ai démarré mon choix de plantations, j’avais en tête cette règle de base (et donc une haie de 4 mètres de haut protège 40 mètres de terrain, et ainsi de suite). Règle que j’avais trouvé dans un vieil article suite à de nombreux dégâts en Bretagne lors d’une tempête mémorable. C’était en 1987 et après une période massive d’arrachage des haies. Et là, l’article en question stipulait que l’importance de ces dégâts était en partie liée à cet arrachage massif et quasi systématique par le milieu agricole. D’où, d’ailleurs, les nouvelles réglementations qui suivirent. Bon, je vous cite tout ça de mémoire, hein…
Il me fallait donc faire des paliers, des haies basses et des haies plus hautes, pour protéger au maximum mon terrain, tout en gardant assez de luminosité et de soleil. Mélanger les feuillus et les persistants pour filtrer (le vent) et camoufler (des regards) tout à la fois, en fonction des saisons.
Mon terrain faisant 60 mètres de long sur 34 de large (en gros), j’ai donc créé entièrement la haie de séparation qui manquait sur le quatrième côté. Ainsi qu’une haie d’arbres (allée principale avec des tilleuls, un bouleau et des forsythias) en plus de l’allée d’ifs et de buis boules.
Arbres et haies le bon équilibre au jardin : l’entretien des haies
Tailler ou ne pas tailler ? là est la question
Je suis passée par différentes phases, pour ne pas dire par un peu toutes les phases possibles. J’ai planté des pommiers que j’ai taillé en cordons. Plus taillé que ça, je ne connais pas ! Enfin si, c’est comme les palmettes pour les poiriers (U simple ou U double, peu importe) ou dans un autre genre, les bonsaïs !… Oui, selon mes critères actuels, ça donne ça.
Au début j’y voyais une plante se mettant à mon service selon mes critères esthétiques et culturels. Après j’y voyais une aberration, une pure torture de la plante pour mes lubies d’humaine en mal de création.
Ensuite j’ai trouvé un équilibre au milieu de ces deux extrêmes. Puisque tailles il y avait dès le départ et que le vivant est basé sur ses facultés d’adaptation, j’ai donc poursuivi, mais avec un regard différent et plus bienveillant (pas le « c’est un objet j’en fais ce que je veux » mais « merci de me permettre de faire cela »)..
Je n’en suis plus du tout au « tailler c’est bon pour la plante ». J’en suis à « tailler c’est pour mon confort et mes critères personnels », que ce soit pour avoir plus de fruits ou pour laisser de la place pour faire entrer le soleil à un endroit précis, etc..
Mon matériel pour les tailles et ce que je taille
Alors pour tailler mes buis boules, ma haie de buis, et réduire la largeur des haies d’arbres, j’utilise habituellement un taille haie électrique pour des raisons pratiques : légèreté et absence d’histoire de carburant (essence) à acheter et à remplir (ça plus les histoires de mélange d’huile).
Et puis mon vieux taille haie électrique ayant rendu l’âme, je suis passé à un taille haie avec batterie…
Créer un micro-climat en plantant des arbres et des haies
Au début je n’en étais pas consciente, mais c’est petit à petit que j’ai découvert la chose. Lorsque je sortais dans mon jardin, il faisait bon. Parfois je retirais un pull, une veste. Et dès que je passais mon portail et que je me retrouvais sur la route, j’avais froid et je faisais demi-tour pour remettre une épaisseur de vêtement avant d’aller plus loin.
C’est ainsi que j’ai réalisé que j’avais fait de mon jardin une zone privilégiée dans laquelle il faisait bon vivre. Alors pas uniquement parce que c’était mon coin de paradis ! Mais parce que la température et les vents ne passaient plus du tout comme à l’extérieur du domaine, de ce territoire là que j’avais défini et installé.
De même, j’ai constaté avec les années une prolifération d’oiseaux et de petits animaux et insectes dans le jardin (oiseaux et animaux que je ne retrouve pas chez mes voisins, par exemple).
Alors, au niveau de ces arbres et haies le bon équilibre, je n’en suis pas à dire que je pourrais voir grandir chez moi des plantes qui poussent habituellement sous le niveau de la Loire ! Puisque c’est en général le repère entre les cultures possibles entre le nord et le sud de la France. Mais je constate une différence appréciable que chacun peut reproduire sur son propre terrain.
Odile
Pour en savoir plus :